Espérances, tristesses, joies,
Passées au tamis de ma faim,
Je me reprends à espérer ;
Mais ne peux nullement attendre
L’hypothétique liberté
Ni la gagner, je le saisis !
Je me sublime en fleur-soleil,
Edelweiss des sommets de glace
Et déploie des inflorescences
Sur des capitules de quartz
Fleuris à la lueur du songe.
Je les laisse s’épanouir
Comme une forêt de bouleaux
Et escalade les montagnes
Réceptives à mes appels.
À la clairière d’un ciel,
J’utilise des mots-crampons
Pour m’enivrer de cime en cime.
Amoureux des bornes du vide,
Je suis ardent funambule ivre
Sur le fil tendu des vertiges.
Claude Ozanne